Hier, dans un tram de Bruxelles, j'étais face à une jeune femme de maximum 20 ans.
Elle portait un hidjab bleu foncé.
Jusque là, ma foi ( sans jeu de mots à la noix ), pourquoi pas ? C'est dans sa culture.
Ma grand-mère se couvrait les cheveux lorsqu'elle allait à la messe, mais ce n'était qu'une fois par semaine, et on ne peut pas dire qu'elle les cachait vraiment.
En revenant à cette jeune femme, je me suis dit que le reste de son habillage frisait le tchador. Pull noir recouvrant totalement les épaules, robe aux motifs grisâtres descendant au raz du sol, seuls le visage et les mains étaient visibles.
Comme je l'ai dit, question de culture et même de croyance. D'autant que nombreuses sont celles qui insistent sur leur liberté de le porter ( tchador, hidjab et même burka pour certaines ).
Je suis plus du côté de ces femmes musulmanes qui manifestent en retirant leurs voiles, pour dénoncer le joug patriarcal ainsi que la place de la femme qu'il représentent.
Un phrase m'est venue à l'idée :
sur le plan purement théorique,
si elles se revendiquent la liberté de le porter, sont-elles également libres de l'enlever ?
Je n'ai aucune idée des pensées qui trottent dans la tête de cette jeune femme, est-ce par conviction, est-ce par peur, est-ce par habitude ? Comment voit-elle les autres femmes cheveux aux vents ? Comme des impies ou des femmes libérées ? Se dit-elle qu'elle est dans la seule vérité ou accepte-t-elle que le monde soit pluriel ?
Et ces hommes qui la regardent ? Car ce qu'il y a de plus interpelant dans cette tradition c'est que les hommes regardent les femmes naturellement, c'est dans la nature humaine, mais on a le regard attiré par ce qui sort de l'ordinaire ( et de notre culture) et donc on regarde peut-être un peu plus un joli visage enveloppé que sa voisine aussi jolie, mais non voilée. Ce qui finalement va à l'encontre de l'effet recherché, ne pas attirer l'attention.
Cet article est le fruit d'une discussion avec un voisin qui voit dans le voile, même coloré, la manière d'imposer sa religion aux autres, tout comme ceux qui arborent une croix ( souvent très brillante ) en pendentif pour bien rappeler aux autres ce à quoi il croit.
Demain, je me tatoue un flambeau laïque sur le front ... enfin, peut-être ... quoique ... un simple pin's fera aussi bien l'affaire.